Il y a des mots, des phrases, des gestes, des regards, des soupirs et même des intonations qui font mal. Ils laissent des traces. Ces inconforts roulent en boucle, ils occupent l’esprit. On arrive à douter de nous. On s’éloigne de notre essence. Le camouflage devient un mécanisme de protection. Plusieurs ne prendront plus position sur la place publique ou même au sein de la famille. D’autres ne porteront plus jamais le maillot ou la robe qu’elles aiment tant par peur de vivre un déjà vu. Vous savez ces mots : t’es trop grosse pour porter ça, ça se fait pas dans votre taille, t’es trop vieille pour ça, t’es pu jeune jeune ou encore un regard destructeur qui fait mal.
J’ai senti de ces regards, j’ai entendu certains de ces mots, mais je sais que je suis plus que ça.
Malgré tout, jamais je n’aurai osé m’exposer en lingerie féminine jusqu’à ce qu’Emma Dunn me propose de faire partie de sa campagne « Je suis plus que ». J’ai hésité deux minutes, vous allez comprendre pourquoi. Elle me dit : « ça va être super beau, cinq filles en lingerie ». Vous dire comme je suis prude… me faire photographier en sous-vêtements, jamais cela n’est venu à mon esprit. J’ai pris un grand respire et j’ai dit « oui » parce que j’ai une grande confiance en Emma qui en fait tant pour les femmes. Elle est propriétaire de Lingerie Emma et pour elle, toutes les femmes sont importantes peu importe l’âge, la grandeur, la grosseur et elle répond aux besoins des femmes qui ont subi une mastectomie.
Entre le jour où j’ai accepté et la séance photo, j’étais extrêmement nerveuse. Arrivée sur place, Emma, Saskia, Kim, Lulu et Tyo étaient là, nous étions ensemble. J’ai senti une immense solidarité féminine. La gêne est tombée et je me suis sentie libre devant la lentille de l’excellente photographe Andréanne Gauthier. J’en ai même oublié mes bourrelets et la cellulite. Cette journée fut libératrice. J’ai osé!
Pour voir mon entrevue avec Sophie Durocher à ce sujet, cliquez ici.
Marie-Claude
